Acte de reproche en français et en vietnamien

TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION 5 PREMIER CHAPITRE : FONDEMENT THÉORIQUE 8 I. CONCEPTIONS THÉORIQUES 8 1. Acte de langage 8 1.1. Notions d’acte de langage 8 1.2. Classification des actes de langage 9 1.3. Formulation des actes de langage. 11 1.3.1. Formulation directe 11 1.3.2. Formulation indirecte 12 2. Relation interpersonnelle dans l’interaction verbale 14 2.1. Relation horizontale 14 2.2. Relation verticale 15 3. Politesse 16 3.1. Notions de “face” et de “territoire” de E. Goffman 16 3.2. Modèle de politesse de Brown et Levinson 17 3.2.1. Notion de “face” 17 3.2.2. Notion de FTA (“Face Threatening Act”) 17 3.2.3. Notion de “face want” (ménagement de face) 18 3.2.4. Notion de “face work” (travail de face) 18 3.3. Modèle de politesse de C. Kerbrat-Orecchioni 19 3.3.1. Notion de FFA (“Face Flattering Act”) 19 3.3.2. Politesse négative vs positive 19 3.3.3. Stratégies de politesse 20 3.3.3.1. Procédés de la politesse négative 20 3.3.3.2. Procédés de la politesse positive 22 II. DÉFINITION DU REPROCHE 23 1. Définitions dans les dictionnaires 23 2. Le reproche sous l’angle pragmatique 25 DEUXIÈME CHAPITRE : CONSTITUTION ET ANALYSE DU CORPUS 27 I. CONSTITUTION DU CORPUS 27 1. Choix de la méthode de collecte des données 27 1.1. Problème du choix de la méthode de collecte des données 27 1.2. Justification du corpus littéraire contemporain 29 2. Présentation du corpus 29 2.1. Corpus en français 29 2.2. Corpus en vietnamien 31 3. Méthode d’analyse des données 33 II. ANALYSE DU CORPUS 34 1. Objet de reproche 34 1.1. Parole 34 1.2. Attitude 35 1.3. Action 35 1.3.1. Action non réalisée 35 1.3.2. Action mal réalisée 37 2. Types de reproches 39 2.1. Reproche direct 39 2.2. Reproche indirect 40 2.3. Reproche mixte - direct et indirect 41 2.4. Reproche - trope communicationnel 41 3. Relation interpersonnelle et reproche 42 3.1. Relation horizontale et reproche 42 3.2. Relation verticale et reproche 43 4. Reproche et face des interactants 43 4.1. Reproche et face de l’allocutaire 44 4.2. Reproche et face de l’énonciateur 45 5. Réaction au reproche 46 5.1. Réaction positive 46 5.2. Réaction négative 49 5.3. Autres types de réactions 50 5.3.1. Déplacement du reproche 50 5.3.2. Renvoi du reproche 51 5.3.3. Évitement au reproche 54 5.3.4. Demande de précision 57 TROISIÈME CHAPITRE : RÉALISATION DU REPROCHE EN FRANÇAIS ET EN VIETNAMIEN : SIMILITUDES ET DIFFÉRENCES 59 I. RÉALISATION DU REPROCHE 59 1. Réalisation du reproche en français 59 1.1. Moyens lexicaux 59 1.1.1. Verbe performatif 59 1.1.2. Termes à sens négatif 60 1.2. Moyens morphologiques 61 1.3. Moyens syntaxiques 62 1.3.1. Phrase exlamative 62 1.3.2. Phrase assertive 63 1.3.3. Phrase interrogative 64 1.3.4. Phrase injonctive 65 1.4. Combinaison des moyens 66 2. Réalisation du reproche en vietnamien 68 2.1. Moyens lexicaux 69 2.2. Moyens morpho-syntaxiques 69 2.2.1. Phrase exlamative 69 2.2.2. Phrase assertive 70 2.2.3. Phrase interrogative 71 2.2.4. Phrase injonctive 75 2.2.5. Combinaison des types de phrases 78 2.3. Combinaison des moyens linguitiques 80 3. Procédés de politesse dans la réalisation du reproche 83 3.1. Procédés adoucisseurs dans la réalisation du reproche en français 83 3.1.1. Procédés substitutifs 83 3.1.2. Procédés accompagnateurs 83 3.2. Procédés adoucisseurs dans la réalisation du reproche en vietnamien 84 4. Procédés durcisseurs dans la réalisation du reproche 85 4.1. Procédés durcisseurs dans la réalisation du reproche en français 85 4.2. Procédés durcisseurs dans la réalisation du reproche en vietnamien 86 II. SIMILITUDES ET DIFFÉRENCES DANS LA RÉALISATION DE L’ACTE DE REPROCHE EN FRANÇAIS ET EN VIETNAMIEN 87 CONCLUSION 91 BIBLIOGRAPHIE 93

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ffense est de Niel : c’est lui qui a séduit la jeune Sarah et c’est une offense très, très grave. Alors, elle l’appelle “salaud”. Dans cet exemple-là, 3 éléments décident l’utilisation de ce terme : la gravité de l’offense de Niel dans les yeux de la femme, le degré de mécontentement de la femme, son rapport proche avec Sarah et sa position haute par rapport à la fille. Dans l’interaction 33, l’homme appelle son beau-père “sinistre con”. Pourquoi ? D’une part, le fait que son beau-père a refusé de l’aider est très grave : il l’a blessé. Alors, il se sent très furieux. D’autre part, lui, il est d’un niveau d’instruction très bas. Il est donc très grossier, même en parlant de son beau-père avec sa femme. En résumé, c’est le contexte qui décide le sens et le degré négatif des termes d’adresse qui désigne la cible du reproche. 2. Réalisations du reproche en vietnamien Ainsi que le reproche en français, celui en vietnamien se réalise verbalement par plusieurs moyens linguistiques : moyens lexicaux, moyens morpho-syntaxiques. 2.1. Moyens lexicaux Dans notre corpus en vietnamien, le reproche n’est pas formulé avec le verbe performatif “tr¸ch”, “tr¸ch mãc”, …. Les moyens lexicaux principaux dans la formulation du reproche sont les termes à sens négatif. L’intention de reprocher de l’énonciateur peut se manifester à travers les termes ayant un sens négatif. Dans notre corpus, ces termes sont principalement des verbes et des adjectifs. Une grande fréquence de verbe à sens négatif a été enregistrée : trï Îo : dire des paroles de mauvais augure (interaction 10) ; ch¬i xá : jouer un sale tour (interaction 23) ; nãi dèi : mentir (interaction 48). Ces verbes focalisent en principe les mauvaises actions de l’allocutaire. à côté des verbes à sens négatifs, les adjectifs de jugement défavorable sont aussi nombreux dans les reproches de notre corpus : Ých kû - égoïste (interaction 4), bõa b·i - en désordre (interaction 21) ; c¸ nh©n chñ nghÜa - individualiste (interaction 25) ; d¹i dét - stupide (interaction 34) ; tµn nhÉn - méchant (interaction 34). À la différence des verbes, ces adjectifs peuvent porter un jugement sur le comportement de l’allocutaire (interaction 34) ou sur la nature de la chose au moment de l’énonciation (interaction 21) Sao anh tµn nhÉn thÕ ? à Pourquoi tu es si impitoyable avec moi ? (interaction 34) Nhµ chø cã ph¶i c¸i chuång lîn ®©u mµ ®Ó bõa b·i thÕ nµy !à C’est une maison et pourtant tout est en désordre comme dans une porcherie ! (interaction 21) 2.2. Moyens morpho-syntaxiques Le reproche peut se réaliser sous forme de phrase exclamative, assertive, interrogative et injonctive. 2.2.1. Phrase exclamative Ex 1 : Interaction 21 : - Nhµ chø cã ph¶i c¸i chuång lîn ®©u mµ ®Ó bõa b·i thÕ nµy ! à C’est la maison et pourtant tout est en désordre comme dans une porcherie ! Ex 2 : Interaction 54 : Em thËt lµ coi th­êng ng­êi kh¸c ! à Combien tu me sous-estimes ! Les phrases exclamatives servant à reprocher peuvent porter sur l’allocutaire (ex 2 : “tu”) ou concerner l’état de chose au moment de l’énonciation (ex 1 : “la maison”). Nous n’avons pas trouvé dans le corpus les phrases exclamatives portant sur l’énonciateur lui-même. Les phrases de ce type contiennent en général les termes à sens négatif qui manifestent une évaluation défavorable : en désordre (ex.1) ; sous-estimer (ex.2) et des marqueurs d’insistance, de renforcement. Ces marqueurs peuvent se placer avant le verbe tel que “thËt lµ” (interaction 54) ou en fin de phrase : “qu¸” (interaction 12), “thËt ®Êy” (interaction 29), … 2.2.2. Phrase assertive Nous avons aussi constaté des reproches sous forme de phrase assertive. Cependant, ils ne sont pas très nombreux. Être à la forme affirmative ou négative, cela dépend du sens de la phrase. Il est à observer que les particules de renforcement, d’insistance sont fréquentes dans ce type de phrase. Ex 1 : Interaction 22 : Hoa kh«ng h­¬ng mµ cËu d¸m nãi víi t«i lµ hoa cao quý l¾m. à Elles ne sont pas parfumées et pourtant tu m’as dit que c’étaient des fleurs très précieuses. Ex 2 : Interaction 13 : Êy thÕ mµ, khi vÒ n­íc, mµy kh«ng thÌm hái th¨m tao lÊy nöa lêi. à Or, depuis le retour au pays, tu n’a pas encore daigné t’informer de moi. Nous avons également trouvé dans le corpus des expressions qui ont une valeur modale équivalente à celle des verbes “devoir” et “pouvoir” au conditionnel passé. Ex : Interaction 12 : - §¸ng ra em ph¶i n¾m ®­îc quª qu¸n ng­êi ta. à Tu aurais dû t’informer de son origine ? “§¸ng ra” est équivalente à une formulation de reproche en français. C’est : L2 + devoir / pouvoir au conditionnel passé + groupe verbal de sens positif. On a observé un exemple dans lequel l’expression “§¸ng ra” est omise. Ex : Interaction 11 : §µn bµ c¸c c« dÔ th«ng c¶m nhau h¬n, em ph¶i chñ ®éng hái chø. à Vous, les femmes, vous parvenez à vous entendre facilement. Tu aurais dû alors t’informer de son origine ! Nous avons constaté également une expression de l’hypothèse non réalisée dans le passé. “Gi¸… th×” Ex : Interaction 45 : Interactants : deux femmes (collègues) “Gi¸ lóc Êy Nga ®õng b¶o vÖ tí, ®õng nµi nØ tí ë l¹i th× tí ®· cã thÓ ®Õn c¬ quan kh¸c.” à Si tu ne m’avais pas défendue et que tu ne m’avais pas insistée à continuer le travail dans cet établissement, j’aurais changé de bureau. Cette expression de l’hypothèse irréalisée dans le passé manifeste d’une part le regret de l’énonciateur et le reproche envers l’allocutaire d’autre part. La structure équivalente en français est : Si + Plus-que-parfait, Conditionnel passé. Dans l’exemple précédent, la proposition hypothétique est à la forme négative : le syntagme verbal dans la proposition exprime une conduite de l’allocutaire que l’énonciateur n’apprécie pas. À l’inverse, si le jugement de l’énonciateur est positif, la proposition est à la forme affirmative. 2.2.3. Phrase interrogative À l’examen de notre corpus, nous avons relevé un très grand nombre de reproches sous forme de phrase interrogative. Ce sont des formulations indirectes du reproche. Dans la limite de cette étude, nous en analyserons les plus exemplaires. 2.2.3.1. Phrase interrogative sans mot interrogatif - Phrase interrogative sans mot interrogatif ni particule interrogative : Les phrases de ce type se comptent très peu dans notre corpus. Ex : Interaction 6 : L·o quªn thËt. Hay cè t×nh quªn phã th­êng d©n ? à Il oublie vraiment ou bien à dessein il oublie les simples citoyens ? - Phrase interrogative sans mot interrogatif mais avec les particules finales interrogatives : La plupart des questions sans mot interrogatif sont formulées avec des particules interrogatives se plaçant en fin de phrase. Ces particules sont diverses. Nous présentons dans cette partie les particules qui s’utilisent le plus fréquemment dans le corpus. - Les particules finales interrogatives “à” et ses variantes “®Êy à”, “thËt µ”. On a identifié les tournures ci-dessous : +) §TGT + tr¹ng tõ phñ ®Þnh “kh«ng”, “ch­a” … + ®éng tõ mang nghÜa tÝch cùc + dÊu hiÖu nghi vÊn “ µ” ? à A + adverbe négatif “kh«ng”, “ch­a” + groupe du verbe de sens positif + particule interrogative “ µ” ? +) §TGT + ®éng tõ mang nghÜa tiªu cùc + dÊu hiÖu nghi vÊn “ µ” ? à A + groupe du verbe de sens négatif + particule interrogative “ µ” ? Ex : Interaction 24 : “Ta b»ng vai víi «ng néi ch¸u. ThÕ bè ch¸u ch­a kÓ chuyÖn ta cho ch¸u nghe µ ?” à “Je suis de même rang que ton grand-père. Mais ton papa ne t’a pas encore parlé de moi ?” La particule “à” peut se combiner avec le particule “®Êy”. Ce groupe de particules insistent sur l’actualité de l’événement en question. (Nguyen Kim Than) emprunté à Nguyen Van Dung 200: 51 . C’est pourquoi, différente de la particule “à”, le groupe “®Êy à” ne sert qu’à former des phrases interrogatives à la forme affirmative. Ex : Interaction 46 : C« ®ïa t«i ®Êy µ ? (Tante paternelle – taquiner – moi – particule interrogative “®Êy µ”) à Tu veux me faire mauvais tour, n’est-ce pas ? Une autre variante de renforcement de la particule “à” est “thËt µ”. Ex : Interaction 20 : Anh nì ®ang t©m lµm nh­ thÕ thËt µ ? à Tu as le coeur d’agir de la sorte ? Ainsi que “®Êy µ”, la variante “thËt µ” s’utilise en général dans la phrase interrogative à la forme affirmative. - Les particules finales interrogatives “sao” et “hay sao”. Ces particules s’utilisent quand l’insistance sur l’actualité est plus forte que celle exprimée par la particule “à”. Mais à la différence de “à”, les particules “sao” et “hay sao” trouvées dans notre corpus ne servent qu’à formuler les phrases interrogatives à la forme négative. Les adverbes négatifs constatés sont “kh«ng” et “ch­a”. Ex : Interaction 17 : Em cßn ch­a hiÓu lßng chÞ hay sao ? (Petite soeur – toujours – ne…pas encore – comprendre – sentiment – grande soeur – particule finale interrogative “hay sao”) à Tu ne me comprends pas encore ? - La particule finale interrogative “ph¶i kh«ng”. À la différence des particules “sao” et “hay sao”, la particule “ph¶i kh«ng” se place souvent à la fin d’une phrase interrogative à la forme affirmative. Ex : Interaction 23 : CËu ch¬i xá t«i ®Êy ph¶i kh«ng ? (Oncle maternel – jouer un sale tour – moi – particule d’insistance – particule interrogative) Tu me joues un sale tour, non ? 2.2.3.2. Phrase interrogative avec les mots interrogatifs ““sao” ou “t¹i sao” Les questions trouvées focalisent l’allocutaire : elles portent en effet sur la personne de l’allocutaire ou sa conduite. Nous n’avons observé aucune question portant sur l’énonciateur ou sur l’état de chose au moment de l’énonciation. Les tournures de questions servant à reprocher que nous trouvons dans le corpus sont vraiment abondantes. Les mots interrogatifs “sao” et “t¹i sao” signifient “pourquoi” en français. Le reprocheur interroge donc sur le motif de la conduite du reproché. Les structures construites avec “sao” et “t¹i sao” sont bien variées. Ex : Interaction 34 : Sao anh tµn nhÉn thÕ ? à Pourquoi tu es si méchant avec moi ? Souvent, la question est renforcée par un ou des marqueurs de renforcement, d’insistance. Dans de nombreuses questions, le mot interrogatif “sao” est accompagné du marqueur d’insistance “l¹i”. Ce marqueur se place toujours après le sujet et avant le verbe ou l’adjectif à sens négatif. Ex : Interaction 1 : Sao mÑ l¹i vøt quÇn ¸o cña bè xuèng nÒn nhµ ch­a lau ? à Pourquoi tu as jeté les vêtements de papa par terre ? Elle est encore souvent accompagnée de marqueur d’insistance “thÕ” qui se place toujours à la fin de la phrase. Ex : Interaction 34 : - Sao em l¹i d¹i dét thÕ? Tù mang th©n m×nh ®Õn ®µy ¶i n¬i rõng s©u heo hót ? … à Pourquoi tu es si stupide? Pourquoi tu te traites rudement dans ce coin perdu ? Un autre marqueur de renforcement bien utilisé dans les questions exprimant le reproche, c’est le marqueur “cø”. Comme le marqueur ““l¹i”, il se place juste avant le verbe. Ex : Interaction 17 : T¹i sao chÞ cø ®uæi em ®i thÕ ? à Pourquoi tu me presses de partir ? L’expression interrogative “T¹i sao” est aussi utilisée pour formuler le reproche. Cependant, elle n’est pas fréquente dans notre corpus. En fait, le terme “sao” est plus court, plus simple et donc plus souvent préféré que “T¹i sao” dans la langue parlée des Vietnamiens. Ex : Interaction 14 : T¹i sao em l¹i m­în häc sinh mµ kh«ng xin phÐp nhµ tr­ßng ? à Pourquoi tu fais travailler les élèves d’autres classes sans demander l’autorisation à la Direction de l’école ? Cependant, si le groupe verbal désigne un comportement, un fait que le reprocheur voudrait se voir réaliser de la part du reproché, la phrase interrogative avec “sao” et “t¹i sao” doit être à la forme négative avec “kh«ng”. Ex : Interaction 1 : - Sao mÑ kh«ng rót quÇn ¸o cña bè vµo ? à Pourquoi tu n’as pas rentré les vêtements de papa ? Si les interactants ont une relation égalitaire ou que le reprocheur se présente à la position haute par rapport au reproché, le reprocheur peut parler à la cantonade : le sujet verbal est omis. Ex 1 : Interaction 28 : - Mµy l¹ nhØ, sao cø chäc vµo viÖc cña ng­êi kh¸c thÕ ? (tu – étrange – particule interrogatif, - pourquoi – marqueur de renforcement - intervenir – affaires – de – autrui – marqueur d’insistance) à Comme tu es ridicule ! Pourquoi tu te mêles toujours de mes affaires ? Ex 2 : Interaction 2 : - Sao kh«ng nãi sím ? (Pourquoi – ne pas – dire – tôt) à Pourquoi ne pas m’en informer plus tôt ? 2.2.3.3. Phrase interrogative avec d’autres mots interrogatifs Les phrases interrogatives qui servent à reprocher peuvent encore être formulées avec des mots interrogatifs en fonction de l’élément sur lequel porte l’interrogation, par exemple “thÕ nµo” (comment) (interaction 7). 2.2.4. Phrase injonctive L’injonction est une autre formulation indirecte du reproche. Les phrases injonctives servant à reprocher sont constituées de marqueur de dissuasion “®õng” et de verbe ou de groupe verbal désignant un fait, une conduite favorable. Ce marqueur se place toujours avant le verbe. Cette tournure est équivalente à la phrase injonctive à la forme négative en français. Ex : Interaction 37 : (interactants : un couple divorcé) C« ®æi t«i ®Ó lÊy mét cuéc sèng giµu sang phó quý, thÕ mµ mua cho con bé quÇn ¸o rÎ tiÒn vËy sao ? §õng b«i b¸c con vµ ®õng tù rÎ róng m×nh nh­ thÕ ! à Tu m’as divorcé pour une nouvelle vie luxueuse et pourtant tu as offert à notre petit des vêtements de telle mauvaise qualté. Ne lui fais pas honte et ne te sous-estime pas comme ça ! On a la tournure suivante : Marqueur de dissuasion “®õng” + syntagme verbal de sens négatif ! Dans le corpus, nous avons constaté l’expression “§õng cã …”. On peut la considérer comme une variante du marqueur de dissuasion “®õng”. Ex 1 : Interaction 9 : §õng cã ngøa tay. Nhì kh«ng tiªu ®­îc th× sao ? à Ne fais pas de bêtise. Si jamais on n’acceptait pas les billets signés ? Ex 2 : Interaction 10 : §õng cã trï Îo bµ néi ¬i ! à Ne dites pas de paroles de mauvais augure ! Les termes de dissuasion “®õng” et “®õng cã” peuvent être précédés d’un nom ou d’un pronom personnel désignant l’allocutaire, notamment si celui-ci est en position haute par rapport à l’énonciateur. Ex : Interaction 8 : ChÞ ®õng lµm thÕ. ChÞ cã biÕt em ®· mÊt bao nhiªu b¹n v× chÞ kh«ng ? (Grande soeur - marqueur de dissuasion “®õng – faire – ainsi. Grande soeur – terme affirmatif – savoir – petite soeur – déjà – perdre – combien – amis – à cause de – grande soeur – terme interrogatif ?) à Arrête ! Tu sais combien d’amis j’ai perdu à cause de toi ? Les phrases injonctives servant à reprocher sont souvent accompagnées d’une autre phrase. Celle-ci peut être une phrase assertive, interrogative ou exclamative. Quelle est la fonction de cette phrase ? Elle sert en général à justifier l’injonction. Le reproche est donc aussi justifié. Examinons le reproche dans les interactions 8 et 9 : Interaction 8 : ChÞ ®õng lµm thÕ ! Nhì kh«ng tiªu ®­îc th× sao ? (Arrête ! Si jamais on n’acceptait pas les billets signés ?) ß ß reproche sous forme d’injonction justification du reproche (il arriverait qu’on n’accepte pas les billets signés) Interaction 9 : §õng cã ngøa tay. ChÞ cã biÕt em ®· mÊt bao nhiªu b¹n v× chÞ kh«ng ? (Ne fais pas de telle bêtise Tu sais combien d’amis j’ai perdu à cause de toi ?) ß ß reproche sous forme d’injonction justification du reproche : (j’ai perdu des amis à cause de ta conduite) Remarques : 1. Dans le corpus, nous avons constaté plusieurs phrases contenant l’idée de concession : phrases interrogatives : interaction 15, 30, 37 ; phrases assertives : interaction 16, 22, 38, 41 ; phrases exclamatives : interaction 21. Dans les phrases de ce type, les deux propositions sont reliées par le marqueur de concession “mà”, “thÕ mµ”. Le contenu reprocheur se manifeste dans la proposition exprimant la conséquence inattendue : la conduite de l’allocutaire n’est pas appréciée. Cette concession nous permet de savoir à quelle règle, à quelle norme … n’est pas conforme la conduite de l’allocutaire. Ex 1 : Interaction 15 : - T×nh lµng n­íc mµ sao c« nãi ¸c thÕ ? (Sentiment – village – pays - marqueur de concession “mà” – pourquoi – tante paternelle – dire – méchant – comme ça ?) à - Ah, vous êtes une vraie vipère ! Pourtant nous sommes voisins ! Dans l’exemple, la femme a lancé des paroles méchantes à un voisin. Ce comportement n’est pas conforme à la conception “t×nh lµng n­íc” (le sentiments de voisinage) que les Vietnamiens apprécient dans la vie quotidienne. La femme est donc reprochée et le voisin, il a bien précisé la raison de son reproche. Il se peut que la concession soit exprimée en deux phrases. La première phrase exprime l’idée de cause, la deuxième, l’idée de conséquence inattendue. Ces deux phrases sont aussi reliées par un marqueur concessif tel que “vËy mµ”, “Êy thÕ mµ”. Ex : Interaction 18 : MÊy th¸ng nay, m×nh t«i vµ hai th»ng nhá xoay trÇn ra míi t¹m ®ñ tiÒn thuª nhµ vµ ¨n uèng kham khæ hµng ngµy. VËy mµ c« cø nhën nh¬ ch¬i ten-nÝt chiÒu chiÒu nh­ ë §µ L¹t ! à Ça fait des mois que les enfants et moi suons sang et eau pour pouvoir payer le loyer et mangeons misérablement tandis que toi, insouciante, tu joues au tennis chaque après-midi comme si nous étions encore à Dalat. 2. Les types de phrases servant à reprocher peuvent être à la forme affirmative ou négative. Cela n’est pas arbitraire. En réalité, elle dépend du fait que le sens du groupe verbal de la phrase est positif ou négatif. Pour les phrases de type assertif, interrogatif et exclamatif, elles sont à la forme affirmative si le syntagme verbal porte un sens négatif ou qu’il exprime un jugement défavorable de la part de l’énonciateur. À l’inverse, elles sont à la forme négative. Ex 1 : Interaction 48 : Em thËt lµ coi th­êng ng­êi kh¸c ! à Combien tu me sous-estimes ! (type assertif : forme affirmative + terme à sens négatif : “coi th­êng”) Ex 2 : Interaction 49 : ¤ng kh«ng th­¬ng t«i, «ng kh«ng lo l¾ng cho con c¸i. à Tu ne m’aimes pas, tu ne t’occupes pas de nos enfants. (type assertif : forme négative + termes de sens positif “th­¬ng”, “lo l¾ng”) à l’opposé de la phrase assertive, interrogative et exclamative, la phrase de type injonctif est à la forme négative si le groupe verbal porte le sens défavorable. Ex : Interaction 10 : §õng cã trï Îo bµ néi ¬i ! à Ne dites pas de paroles de mauvais augure ! 2.2.5. Combinaison des types de phrases dans la réalisation verbale du reproche Le contenu reprocheur peut être manifesté dans une seule phrase (interaction 10) ou à travers une suite de phrases (interaction 17). Ex 1 : interaction 10 : §õng cã trï Îo bµ néi ¬i !à Ne dites pas de paroles de mauvais augure ! Ex 2 : interaction 17 : T¹i sao chÞ cø ®uæi em ®i thÕ ? ChÞ kh«ng muèn cho em ë nhµ víi chÞ µ ? à Pourquoi tu me presses de partir ? Tu ne veux pas que je reste à côté de toi ? Dans l’interaction 17, la phrase composante servant à reprocher sont de même type : phrases interrogatives. La première construite avec le terme interrogatif “T¹i sao” est à la forme affirmative. La deuxième avec l’adverbe négatif “không” et le particule interrogatif “à”. Quant au contenu reprocheur, l’objet du reproche exprimé dans la première phrase est le fait que la grande soeur presse la petite à partir. Dans la deuxième phrase, le reproche porte sur le fait que la grande ne veut pas la présence de la petite. En fait, ces deux contenus reprocheur sont similaires. On peut dire que ces deux questions expriment un seul contenu reprocheur. Il se peut également que les phrases composantes appartiennent à des types de phrases différents. On parle ici de la combinaison de types de phrases dans la réalisation de l’acte de reproche. Ex : Interaction 37 : C« ®æi t«i ®Ó lÊy cuéc sèng giµu sang phó quý, thÕ mµ mua cho con bé quÇn ¸o rÎ tiÒn vËy sao ? §õng b«i b¸c con vµ ®õng tù rÎ róng m×nh nh­ thÕ !” à Tu m’as divorcé pour une nouvelle vie luxueuse et pourtant tu as offert à notre petit des vêtements de mauvaise qualité. Ne lui fais pas honte et ne te sous-estime pas comme ça ! Le reproche est manifesté sous forme de deux phrases : la première est de type interrogatif affirmatif et la deuxième est de type injonctif négatif. En apparence, ces deux phrases contiennent 4 contenus reprocheur : 1. la femme a divorcé de son mari pour une nouvelle vie luxueuse – 2. elle a acheté à son enfant des vêtements de mauvaise qualité – 3. elle a fait honte à son enfant – 4. elle se sous-estime elle-même. En réalité, le contenu reprocheur 3 et 4 proviennent du fait que la femme a acheté à l’enfant les vêtements de mauvaise qualité. On peut considérer que le contenu 2 désigne l’erreur commise par la femme – la source du reproche du mari. Les contenus 3 et 4 manifestent le jugement défavorable, le mécontentement et le souhait de l’énonciateur de la correction de l’allocutaire. Le contenu reprocheur principal se trouve donc dans la deuxième phrase et la première sert à justifier le reproche. 2.3. Combinaison des moyens linguistiques dans la réalisation du reproche En général, il existe une combinaison des moyens dans l’expression du reproche : les formes de phrases englobent souvent le moyen lexical. - T¹i sao em nãi dèi anh ? (Interaction 48)à Pourquoi tu m’as menti ? (moyen syntaxique: phrase interrogative + moyen lexical: le verbe de sens négatif “ nãi dèi” – “mentir”) - Nhµ chø cã ph¶i c¸i chuång lîn ®©u mµ ®Ó bõa b·i thÕ nµy ! (interaction 21) à C’est une maison et pourtant tout est en désordre comme dans une porcherie ! (moyen syntaxique : phrase exclamative + moyen lexical : l’adjectif de sens négatif) Remarques sur l’emploi des termes d’adresse et d’auto-désignation Les termes d’adresse et d’auto-désignation sont parfois très importants dans la réalisation ainsi que dans l’interprétation du reproche en vietnamien. Il y a des cas où le locuteur change de termes d’adresse et d’auto-désignation afin de marquer la distance et/ou l’attitude défavorable envers l’interlocuteur. Ex 1 : Interaction 18 : MÊy th¸ng nay, m×nh t«i vµ hai th»ng nhá xoay trÇn ra míi t¹m ®ñ tiÒn thuª nhµ vµ ¨n uång kham khæ hµng ngµy. VËy mµ c« cø nhën nh¬ ch¬i ten-nÝt chiÒu chiÒu nh­ ë §µ L¹t! T«i kh«ng hiÓu c« cã cßn lµ mÑ cña hai ®øa nhá n÷a kh«ng? à Ça fait des mois que les enfants et moi suons sang et eau pour pouvoir payer le loyer et mangeons misérablement tandis que toi, insouciante, tu joues au tennis chaque après-midi comme si nous étions encore à Dalat. Je me demande si tu es digne d’être la mère de mes deux enfants? Ex 2 : Interaction 19 : T«i hái c«, t«i ®· lµm g× kh«ng ph¶i mµ c« vµ lò trÎ coi t«i nh­ ng­êi d­ng vËy? à Dites, qu’est-ce que j’ai fait pour que les enfants et toi, vous me considériez comme un étranger ? Dans l’interaction 18 et 19, les interactants sont les conjoints. Le mari est reprocheur et la femme, reprochée. De la manière courante dans la famille vietnamienne, les conjoints se nomment en utilisant “anh” (désignant le mari) et “em” (désignant la femme). Cependant, en cas de conflit, les maris dans les exemples ci-dessus ont changé de terme d’adresse et d’auto-désignation. Ces deux hommes appellent leur femme “cô” et auto-désigne “tôi”. La paire “tôi – cô” marquant dans ce contexte la distance et l’attitude défavorable du mari envers la femme. Remarques sur les réalisations non verbales et paraverbales À travers l’examen du corpus, nous avons trouvé que l’acte de reproche se réalise principalement verbalement. Cependant, en cas de formulation indirecte du reproche, notamment en cas de formulation indirecte non conventionnelle, les facteurs paraverbaux et non verbaux sont très importants dans la réalisation et dans l’interprétation du contenu reprocheur. - Réalisation non verbale Dans le corpus en français ainsi qu’en vietnamien, la réalisation non verbale du reproche se manifeste surtout au regard. +) Les exemples tirés du corpus en français : - Maman lui donne un drôle de regard : un regard mâtiné de reproche et de désir. (interaction 19) - La grand-mère me tira gentiment les cheveux et posa sur son fils un regard lourd de reproche. (interaction 38) +) Les exemples tirés du corpus en français : - Hïng qu¾c m¾t à Hung m’a lancé un regard fâché (interaction 7) - C« HiÖu phã ®· nh×n thËt s©u vµo m¾t Lan nh­ cã mét chót tr¸ch hên. à Madame la Vice-Directrice a regardé dans ses yeux avec quelque reproche. (interaction 14) Le reproche non verbal peut encore se manifester à la mine ou au froncement des sourcils de l’énonciateur. - B×nh xÞu mÆt à Binh faisait triste mine. (interaction 17 – corpus en vietnamien) - ¤ng nhÝu mµy à Il fronçait les sourcils. (interaction 2 – corpus en vietnamien) Dans les deux corpus, nous n’avons pas constaté la réalisation non verbale indépendante. Elle accompagne en principe la réalisation verbale. On peut dire qu’elle constitue une des composantes de la réalisation du reproche. - Réalisation paraverbale La réalisation paraverbale apparaît dans tous les deux corpus. Elles sont cependant beaucoup plus nombreuses dans le corpus en vietnamien. Il s’agit de la manière de parler, le ton, le timbre de la voix, l’intensité vocale.… - ChÞ võa døt lêi DiÔm H¹nh ®· gµo lªn th¶m thiÕt […] à Diem Hanh lui a crié alors avec affligeance […] (interaction 8) - T«i g¾t gáng à J’ étais maussade (interaction 9) - CËu l¬ lín giäng: “§õng cã trï Îo bµ néi ¬i!” à L’aide-chauffeur a élevé la voix : “Ne dites pas de paroles de mauvais augure !” (interaction 10) - TiÕng anh ®Çy tr¸ch mãc: - §¸ng ra em ph¶i n¾m ®­îc quª qu¸n ng­êi ta. […], chñ quan qu¸! à Il a dit à sa femme d’une voix chargée de reproche : - Tu aurais dû t’informer de son origine. [… ] Comme tu es distraite! (interaction 12) - ¤ng ngÈng lªn nãi s½ng à il a levé la tête et haussé le ton (interaction 23) - TiÕng ng­êi kh¸ch tr¸ch mãc à La voix reprochante du visiteur inconnu (interaction 24) - D× ®ay nghiÕn à elle a hurlé et monigéné en ressassant des paroles tracassières (interaction 25) - t«i d»n giäng à j’ai appuyé mot à mot (interaction 25) - «ng Hanh ®· bùc m×nh g¾t to¸ng lªn à Monsieur Hanh s’étant mis en colère a fulminé (interaction 43) - Giäng t«i ®Çy tr¸ch cø. à Ma voix était chargée de reproche. (interaction 47) Ainsi que la réalisation non verbale, la réalisation paraverbale sert à accompagner la réalisation verbale. Parmi les trois catégories de réalisations, la formulation verbale est la réalisation essentielle. En fonction de sa fréquence et de son rôle, on peut la considérer comme la réalisation la plus importante de l’acte de reproche. Elle peut fonctionner indépendamment. Cependant, elle se combine souvent avec les deux autres catégories : soit avec la réalisation non verbale, soit avec la réalisation paraverbale, soit avec l’une et l’autre en même temps. 3. Procédés de politesse dans la réalisation du reproche Les procédés de politesse préférés dans la réalisation du reproche sont les procédés de politesse négative. On parle des procédés adoucisseurs qui ont pour but d’amoindrir les mauvais effets de l’acte sur la face du reproché. Ils se composent des procédés substitutifs et accompagnateurs. 3.1. Procédés de politesse dans la réalisation du reproche en français Les deux types de procédés adoucisseurs dans la réalisation du reproche que nous avons trouvés dans notre corpus en français sont les procédés substitutifs et les procédés accompagnateurs. 3.1.1. Procédés substitutifs Dans l’analyse des formules de reproche en français susmentionnées, nous avons constaté plusieurs procédés subtitutifs. Il faut tout d’abord parler des formulations indirectes : les interrogations par exemple. Ce procédé permet au reproché de nier l’erreur ou de se justifier. À côté de la formulation indirecte, il y a des désactualisateurs modaux tels que le conditionnel présent des verbes, surtout le conditionnel passé des verbes modaux “pouvoir” et “devoir”. Un autre type de désactualisateurs est le désactualisateur nominal. Dans l’exemple suivant, le mari voudrait avoir un bébé mais la femme ne le veut pas. Il lui reproche donc l’insensibilité à sa misère. Il dit : “Mais t’es devenu complètement insensible à la misère du monde, ou quoi ?” (interaction 14). Le “monde” ici ne désigne pas le monde en général mais l’énonciateur. Avec ce substitutif, le locuteur s’efface. Le dernier procédé substitutif observé dans notre corpus est le procédé rhétorique. Ex : Ce n’est pas gentil pour eux. (interaction 20) 3.1.2. Procédés accompagnateurs À côté des procédés substitutifs ci-dessus, le reproche est adouci par les procédés d’accompagnateur suivants : - les modalisateurs qui établissent une distance entre l’énonciateur et le contenu de l’énoncé, ce qui rend le jugement du locuteur moins catégorique. Ex : - Je continue à penser que tu n’aurais jamais dû prendre le risque d’envoyer Iris qui est une fouineuse de première chez ton frère qui par pure distraction est tout à fait capable de trahir notre secret. (interaction 2) - les minimisateurs qui visent à minimiser la menace potentielle du reproche par la façon dont il est représenté. Ex : - Je crois que tu es un peu injuste. (interaction 9) On voit dans l’interaction 9 la combinaison du modalisateur “Je crois que” et le minimisateur “un peu” - l’utilisation des amadoueurs : Ex : Mais tu es folle, mon chou ! Tu nous vires à la Dona Quichotte. Tu vas nous en perdre dix pour vouloir en sauver un ! (interaction 7) 3.2. Procédés de politesse dans la réalisation du reproche en vietnamien Les procédés de politesse négative ne sont pas abondants dans notre corpus en vietnamien. Il s’agit principalement des formulations indirectes sous forme d’interrogation. Il existe aussi quelques désactualisateurs. Examinons les exemples suivants : Ex 1 : Interaction 6 : L·o quªn thËt. Hay cè t×nh quªn phã th­êng d©n ? (terme d’adresse dépressif à la troisème personne – oublier – vraiment. Ou - à dessein – oublier – les simples citoyens ?) à Il oublie vraiment ou bien à dessein il oublie simples citoyens ? Ex 2 : Interaction 28 : Mµy l¹ nhØ, sao cø chäc vµo viÖc cña ngußi kh¸c thÕ ? (tu – étrange – particule finale exclamative. Pourquoi – toujours – se mêler – de – affaires – d’autrui – ainsi ?) à Tu es bizarre ! Pourquoi tu te mêles toujours de mes affaires ? Les groupes nominaux à la troisième personne “phã th­êng d©n” (les simples citoyens) et “ngußi kh¸c” (autrui) désignent en fait l’énonciateur lui-même. Les auto-désignations remplacées par les groupes nominaux à la troisième personne permettent au locuteur de s’effacer. Nous avons trouvé également dans le corpus des désactualisateurs qui ont une valeur équivalente aux désactualisateurs modaux en français (le conditionnel des verbes “pouvoir” et “devoir”) : §¸ng ra em ph¶i n¾m ®­îc quª qu¸n ng­êi ta. à Tu aurais dû t’informer de son origine (Interaction 12) 4. Procédés durcisseurs dans la réalisation du reproche Selon les règles de politesse, il vaut mieux utiliser dans la réalisation des actes menaçants pour la face comme l’acte de reproche des procédés de la politesse négative – procédés adoucisseurs afin d’amoindrir les mauvais effets de l’acte sur la face de l’interactant. Or, nous avons constaté dans les corpus assez de durcisseurs qui intensifient le contenu reprocheur du locuteur. 4.1. Procédés durcisseurs dans la réalisation du reproche en français Si la formulation indirecte est considérée comme un procédé de politesse négative, la formulation directe est le premier procédé durcisseur du reproche. Le deuxième procédé d’accompagnateur est la formuls d’accusation “C’est de ta/votre faute”. Avec cette expression, la formulation du reproche devient plus explicite, plus direct et le contenu reprocheur est plus renforcé. Ex: Ecoutez. Fallait le prendre lui, au lieu de prendre des photos…C’est de votre faute, après tout, c’est vous qui lui avez fait peur de votre foutu flash. (interaction 15) Tout ça, c’est de ta faute, reprit-elle au bout d’un moment.… Tu n’aurais jamais dû faire entrer chez nous ce Niels de malheur ! (interaction 16) Le troisième procédé est l’utilisation des mots ou des expressions d’intensité. Ex : T’es vraiment pas coopérative, hein ? (interaction 13) C’est de l’égoisme à l’état pur, alors ? (interaction 14) Mais t’es devenu complètement insensible à la misère du monde, ou quoi ? (interaction 15) Les termes d’adresse dépressifs sont aussi considérés comme le quatrième procédé intensif. Ex : Ah, tu écoutes aux portes, putain de gosse ! (interaction 39) Le dernier procédé durcisseur observé dans notre corpus est la mise en relief. Elle permet au locuteur de mieux cerner la cible du reproche. Ex : C’est lui, c’est ce salaud qui t’a séduite. Hein ? (interaction 26). Dans cet exemple, on voit la combinaison de 2 procédés durcisseurs: le terme d’adresse de sens négatif “ce salaud” et la mise en relief “c’est …qui”. 4.2. Procédés durcisseurs dans la réalisation du reproche en vietnamien Nous avons constaté une fréquence des procédés durcisseurs dans le corpus en vietnamien. Le premier procédé se constitue des formulations directes. Le reproché peut être aussi renforcé par le changement du terme d’adresse et d’auto-désignation. En général, ces termes portent un sens négatif. Ils agrandissent la distance des interactants ou manifester l’attitude défavorable de l’énonciateur envers la cible du reproche. Ex : la paire “tôi – cô” prononcée par un mari envers sa femme (interaction 18, 19) ; le terme dépressif “con Binh” prononcé par une fille envers sa petite soeur (interaction 16). Un autre procédé bien fréquent en vietnamien, c’est l’utilisation des particules d’insistance et de renforcement. Ces particules se diviser en deux groupes : les particules placés au sein de phrase “cø, l¹i, thËt lµ, ®·, …” et les particules finales “qu¸, thÕ, nh­ thÕ, l¾m, l¾m råi, …”. II. similitudes et différences dans la formulation du reproche en français et en vietnamien L’analyse du reproche en français et en vietnamien nous a permis de dégager les similitudes ainsi que des différences dans la réalisation du reproche dans ces deux langues. Nous commençons d’abord par les similitudes : Premièrement, le reproche peut se réaliser, chez les Français ainsi que chez les Vietnamiens, verbalement, paraverbalement ou non verbalement. Les formulations verbales sont les plus fréquentes et sont souvent accompagnées de formulations paraverbales et/ou non verbales. Deuxièmement, pour la formulation verbale, les moyens d’expression du reproche sont très riches en deux langues. En effet, les Français comme les Vietnamiens ont recours à l’utilisation de moyens lexicaux et morpho-syntaxiques. Ces moyens sont en général combinés. Pour les moyens lexicaux, les verbes performatifs correspondant à l’acte de reproche existent dans les deux langues : “reprocher” en français et “tr¸ch”, “tr¸ch mãc”, “tr¸ch m¾ng”, “chª tr¸ch” en vietnamien, bien qu’ils ne soient pas utilisés dans la formulation du reproche de style direct. On ne les voit que dans les reproches rapportés. Les moyens lexicaux importants sont les termes à sens négatif qui désignent la conduite défavorable de la cible. Quant aux moyens syntaxiques, il s’agit des types de phrases. Les reproches peuvent être formulés sous la forme des phrases assertive, exclamative, interrogative et injonctive. Ces types de phrases sont soit à la forme affirmative, soit à la forme négative. Les phrases assertives, interrogatives et exclamatives sont à la forme affirmative si les termes désignant la conduite ciblée portent un sens négatif. Mais si les termes dans la phrase désigne la conduite que veut l’énonciateur, la phrase est à la forme négative. Pour les phrases injonctives, c’est l’inverse. À côté des points communs, l’acte de reproche en français et celui en vietnamien montrent de grandes différences. La première différence est qu’en français, le groupe verbal “faire remarquer” est considéré comme une formulation indirecte conventionnelle du reproche tandis qu’il n’existe pas de formulation équivalente en vietnamien. La deuxième se situe dans l’utilisation des termes d’adresse : En français, l’intention reprocheur ne se manifeste pas à travers les pronoms d’adresse “tu” et “vous” mais à travers les noms d’adresse. Le choix de ces noms n’est pas arbitraire. Le sens négatif des noms dépend de la nature de la conduite de la cible du reproche. Quant au degré négatif, il correspond à un ou des éléments suivants : le degré de gravité de l’offense commise du partenaire, le degré de mécontentement de l’énonciateur, le niveau d’instruction du reprocheur et la relation interpersonnelle des interactants. À la différence des termes d’adresse en français, les termes d’adresse que les Vietnamiens utilisent dans les énoncés de reproche sont abondants : ils concernent non seulement les noms mais aussi les pronoms d’adresse et les auto-désignations. Quand les termes d’adresse changent, les termes d’auto-désignation changent aussi. En effet, quand les Vietnamiens veulent exprimer l’intention de reproche, ils utilisent les termes d’adresse qui marquent la distance ou qui portent un sens négatif, dépréciatifs. La troisième différence porte sur la possibilité d’ellipse du sujet qui désigne la cible du reproche dans les formules de reproche en vietnamien au cas où le reprocheur est en position haute ou égalitaire par rapport au reproché. La quatrième est que plusieurs reproches en vietnamien se présentent sous forme de l’expression de la concession. Le contenu reprocheur se manifeste dans la proposition ou la phrase exprimant la conséquence inattendue. Cette concession nous permet de savoir quelle est la règle, la norme … à laquelle la conduite du partenaire n’est pas conforme. Une autre différence réside dans les procédés adoucisseurs et durcisseurs. Il est tout d’abord à remarquer que les procédés de politesse négative sont plus divers, abondants dans la formulation du reproche en français qu’en vietnamien. En revanche, les formules de reproche en vietnamien sont souvent renforcés, surtout avec les particules d’insistance et de renforcement. L’examen des corpus a montré aussi que la fréquence des phrases interogatives - formulation indirecte conventionnelle du reproche est beaucoup plus grande en vietnamien (36 interrogations sur 60 reproches) qu’en français (22 interrogations sur 73 reproches). Cette dernière différence peut être expliquée par les facteurs socio-culturels. La culture vietnamienne a reçu, pour les raisons historiques, des influences de différentes religions orientales et occidentales : boudhisme indien, taoïsme, confucianisme, christianisme,… Parmi ces religions, c’est le confucianisme qui exerce le plus d’influences sur la conscience des Vietnamiens. Selon les principes de cette religion, l’homme doit bien se conduire envers son entourage. Pour cela, il faut faire attention à la politesse, paticulièrement à la parole. En fait, les proverbes, les locutions sur la façon de parler sont nombreux en vietnamien: ¡n cã nhai, nãi cã nghÜ. (Mâcher en mangeant, réfléchir en parlant) Uèn l­ìi b¶y lÇn tr­íc khi nãi. (tourner la langue sept fois avant de parler) Lêi nãi ch¼ng mÊt tiÒn mua, lùa lêi mµ nãi cho võa lßng nhau. (Les bonnes paroles ne coûtent rien. Il faut donc choisir ses mots pour se contenter l’un l’autre) Dans le confucianisme, l’honneur est très appréciée. L’empreinte du principe de respect d’honneur dans la conscience des Vietnamiens se manifeste par le fait qu’ils font très attention à la face. “Tèt danh h¬n tèt ¸o lµnh” (Un bon renom vaut mieux des habits décents) Ce dicton nous fait savoir que la face, l’honneur est très important pour l’homme. Perdre la face, c’est ce dont on a peur le plus dans l’interaction verbale. Le principe de bien se comporter vis-à-vis de l’entourage (comme Confucius a dit “ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse”) commande que nous nous défendions la face tout en évitant de faire perdre la face de l’interlocuteur. La conscience de faire attention à la parole et de protéger la face d’autrui ont mené les Vietnamiens à éviter les formulations de reproche trop directe, trop brutales qui menacent la face l’interlocuteur. Pour cela, ils ont la tendance à utiliser les formulations indirectes, implicites, surtout les formulations sous forme d’interrogation partielle qui porte sur la raison d’une conduite et qui permet au reproché de se justifier, ce qui amoindrit les effets négtifs du reproche sur la face de l’interactant. Une autre raison des formulations indirectes : sous l’influence du Confucianisme, la société vietnamienne est devenue une société hiérarchique où les comportements de l’homme doivent suivre une hiérarchie sociale. Dans cette société où dominent la hiérarchie, n’importe quelle parole menaçant la face de l’interactant en position haute est désapprouvée. Le reproche est émis plutôt “downward”. Cependant, la société change au fil du temps : elle a reçu des influences des cultures occidentales à éthos égalitaire. Le point de vue sur la hiérarchie devient ainsi beaucoup moins strict. L’acte de reproche peut être émis “upward”. Cependant, dans la conscience des Vietnamiens, il vaut mieux encore en limiter l’usage. Au cas où un reproche émis “upward” n’est pas évitable, on a recours de préférence à la formulation indirecte sous forme de question afin d’adoucir le contenu reprocheur. Conclusion Au début de ce travail de recherche, nous nous sommes posé des questions initiales sur les caractéristiques de l’acte de reproche et sur les procédés linguistiques auxquels les Français et les Vietnamiens ont recours dans l’énonciation du reproche. Nous avons également formulé des hypothèses selon lesquelles la formulation du reproche en français et en vietnamien ont des différences à côté des points communs et les facteurs socio-culturels peuvent en partie expliquer ces différences. Nous avons jusqu’ici réussi à répondre aux questions initiales et vérifié les hypothèses de départ. Afin d’aboutir à ces résultats, nous avons constitué un corpus littéraire contemporain. Notre corpus se divise en deux parties : l’une en français et l’autre en vietnamien. Le choix de ce type de corpus provient des ses grands avantages. Avec les méthodes descriptive et analytique, nous sommes parvenue à éclaircir les caractéristiques de l’acte de reproche. En effet, nous avons identifié les types de reproches, les catégories d’objets de reproche, la cible du reproche, la relation interpersonnelle dans la réalisation du reproche, les effets de l’acte de reproche sur la face des interactants et les types de réactions au reproche. Notre étude a été réalisée sur la base des concepts théoriques concernant l’acte de langage, la relation interpersonnelle dans l’interaction verbale et la politesse étudiés et développés par de grands chercheurs comme John L. Austin, John R. Searle, E. Goffman, Brown et Levinson et surtout C. Kerbrat-Orecchioni. L’analyse des formules de reproche dans notre corpus nous a permis de remarquer que les moyens de réaliser le reproche en français comme en vietnamien sont très riches. L’analyse des exemples dans le corpus nous a également permis d’identifier les formulations du reproche : un reproche peut être formulé de façon directe, indirecte conventionelle ou indirecte non-conventionnelle. Elle nous a aussi conduite à repérer des procédés de politesse (procédés adoucisseurs) et des procédés durcisseurs auxquels les interactants français et vietnamiens ont recours dans la réalisation du reproche. Après ces analyses, nous avons procédé à une comparaison de la formulation du reproche dans les deux langues. Nous avons trouvé que, comme l’acte de reproche est un acte universel, les Français et les Vietnamiens ont des points communs dans la réalisation du reproche. à côté de ces ressemblances, nous avons également fait sortir les différences dans la réalisation du reproche en deux langues. Enfin, nous avons essayé de dégager les facteurs socio-culturels qui peuvent influencer sur la réalisation du reproche des Vietnamiens. Les résultats de la présente recherche nous permettreront d’envisager pour l’étape ultérieure d’étudier les procédés linguistiques de réaction au reproche. Nous pourrons également chercher à formuler les propositions pédagogiques dans l’enseignement du français aux Vietnamiens et celui du vietnamien aux Français, surtout à propos des procédés linguistiques de reproche, de réaction au reproche et de politesse négative afin d’amoindrir les mauvais effets négatifs du reproche sur la face des interactants et d’éviter les conflits, le choc culturel potentiels dans l’interaction verbale franco-vietnamienne. Touchant différents domaines de recherche : linguistique française, vietnamienne, pragmatique et interculturel, notre projet de recherche est vraiment complexe et n’est qu’un début. Par manque de temps, nous sommes dans l’impossibilité d’aborder en profondeur tous les problèmes concernant le reproche parmi lesquels la réalisation de la réaction au reproche, une partie très importante et aussi très complexe dans l’étude de l’acte de reproche et les influences socio-culturelles sur la réalisation du reproche en français et en vietnamien. Nous espérons avoir l’occasion de développer, et de perfectionner la recherche de l’acte de reproche ultérieurement. Bibliographie Les auteurs français : Amiel P. (1987), Hachette – Le Dictionnaire pratique du français. Dictionnaire d’apprentissage de la langue, Paris. Austin J.L. (1970), Quand dire, c’est faire, (trad.fr), Seuil, Paris. Blanchet P. (1995), La pragmatique. D’Austin à Goffman, Référence, Collection dirigée par Daniel Delas, Bertrand-Lacoste, Paris. Delcos J., Leclercq B., Suvanto M. (200), Français des relations professionnelles. Carte de visite. Guide de conversation, Didier. Paris. Goffman E. 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